Les collectivités et la monnaie locale Gwada MLCE

Quels rôles pour les collectivités ?

Soutenir financièrement la phase d’amorçage :
Nous l’avons vu dans les modules précédents, le budget de lancement d’un projet de MLC peut rapidement grimper surtout s’il comprend le financement d’une solution numérique, essentielle pour un changement d’échelle. Pour donner toutes ses chances au projet, l’association devra lever des fonds pour recruter des salariés et financer les outils. Si les associations doivent construire leur projet autour d’un modèle économique pérenne, elles auront besoin du soutien des collectivités pour financer une partie de la phase d’amorçage (au moins sur les trois premières années).

Accepter le paiement des services publiques en MLCE : Plus l’offre des prestataires acceptant la MLC comme moyen de paiement sera complète et diversifiée, plus les citoyens seront motivés pour l’utiliser, intégrer le paiement des services publics est donc un véritable atout ! A la Roche-sur-Yon on peut d’ores et déjà payer de nombreux services publics en Vendeo (à retrouver sur ce lien) ; à Boulogne sur mer on peut payer les transports, les crèches et les bibliothèques en Bou’Sol ; la ville de Chambéry accepte le paiement en Elef pour l’entrée des musées, cités des arts et médiathèque ; à Ustaritz on paye la piscine municipale en Eusko … (A noter que le malus à la reconversion ne peut pas s’appliquer aux collectivités).

Effectuer des règlements en MLCE : Si les collectivités peuvent encaisser des règlements en MLC, le décaissement est beaucoup plus discuté. Depuis début janvier 2018, la sous-préfecture de Bayonne et la préfecture du département veulent empêcher la mairie de Bayonne de payer en euskos. La mairie de Bayonne a voté cet été, à l’unanimité, une délibération prévoyant d’accepter les euskos pour le paiement des services publics mais aussi de faire des règlements en euskos, le texte indiquant « le versement d’indemnités aux élus et de subventions aux associations ainsi que le règlement de factures ». La sous-prefecture a demandé au maire de revenir sur cette décision, ce qu’il a refusé estimant que la loi Hamon du 31 juillet 2014 reconnaît officiellement les MLC. Une procédure en justice a alors été initiée et a fait l’objet d’un premier non-lieu suite à quoi le préfet des Pyrénées-Atlantiques a annoncé qu’il saisirait de nouveau la justice administrative. Ce bras de fer juridique devrait permettre de clarifier le cadre légal, c’est le moment pour les collectivités convaincues qui soutiennent le développement des MLC de le faire savoir et de demander à l’État de clarifier la situation en reconnaissant explicitement la possibilité pour les collectivités d’effectuer des paiements en MLC.

Promouvoir le dispositif : Les collectivités ont de nombreux outils et canaux de communication dans lesquels elles peuvent relayer la promotion des dispositifs MLCE.

Les collectivités doivent se placer dans une posture de facilitateurs/incubateurs/accélérateur, mais en aucun cas être des donneurs d’ordres. Il ne s’agit surtout pas de transformer ces initiatives citoyennes en projets top-down. Comme le rappelle souvent le Mouvement Sol, le caractère transformateur des MLC est essentiel, il s’agit de reconsidérer la richesse, de définir ce qui est important pour nous sur le territoire et surtout de le faire ensemble, collectivement, pour une réappropriation de la monnaie par les citoyens.

Avec Andrea, nous sommes convaincues que le changement d’échelle des MLC passera par une association collectivités/citoyens réussie.